Un après-midi pour partager et discuter les questions portées par des pratiques artistiques qui construisent une pensée écologique et décoloniale.
Avec la participation de Dénetem Touam Bona (philosophe, dramaturge et artiste), Fabiana Ex-Souza (artiste performeuse), Aliocha Imhoff (curateur, théoricien de l’art, cinéaste) et Myriam Mihindou (artiste)
Ces contributions seront ponctuées de projections de films de Minia Biabiany et d’Ana Vaz.
Entrée libre et sans réservation, à l’école des Beaux-arts Nantes Saint-Nazaire, amphithéâtre du site de Nantes (dans la limite des places disponibles).
Présentation
Dès les années 1960, le sociologue péruvien Anibal Quijano interroge les conséquences de l’histoire esclavagiste et coloniale de la modernité occidentale sur notre biodiversité. Il est rejoint dans les années 1970 par des chercheurs africains-américains puis dans les années 1990 par des penseurs latino-américains. En France, dans les années 2000, avec notamment les travaux des anthropologues Philippe Descola ou Barbara Glowczewski est posée la question des écologies plurielles. En 2019, Malcom Ferdinand, dans Une écologie décoloniale : Penser l’écologie depuis le monde caribéen, rejette le terme d’anthropocène pour celui de « Plantationocène » (Donna Haraway) afin d’appuyer le fait que la pensée environnementale s’est construite sur l’occultation des fondations coloniales, patriarcales et esclavagistes.
Cet atelier invite Myriam Mihindou, Aliocha Imhof, Dénètem Touam Bona, Fabiana Ex-Souza, à partager leurs réflexions, leurs pratiques, leurs concepts, et leurs engagements. Par leurs œuvres, par des espaces de création, par l’écriture et l’analyse, leurs travaux engagent l’esthétique en nourrissant de nouveaux régimes de vision, d’actions de réparation, de soin, de restitution, de justice, de refuge, de résistance, d’alliances, de préservation entre les humain·es et avec les non-humain·es. En participant d’une réinvention des rapports que nous entretenons avec le monde vivant, pour envisager d’autres manières d’habiter et de faire monde, leurs propositions artistiques et théoriques convient à d’autres approches, expériences, relations, histoires, savoirs, gestes, imaginaires, qui ne sont pas destructrices et discriminantes. Elles poursuivent un travail ontologique visant à déconstruire les essentialismes identitaires afin de reconnaître et d’encourager la pluralité des modes d’existences, et de penser des pratiques de transformation de nos modes de vie.
Leurs contributions seront mises en relation avec le travail cinématographique de deux artistes : Ana Vaz à travers la projection de son film Amérika : Bahia de las Flechas, 2016 et Minia Biabiany avec The lenght of my gaze at night, 2021 actuellement visible au sein de son exposition nuit au Palais de Tokyo à Paris.
Programme
14h Accueil et présentation par Emmanuelle Chérel et Sophie Legrandjacques
14h15 Intervention de Myriam Mihindou, artiste
15h Projection du film de Minia Biabiany, The lenght of my gaze at night, 2021, 8 min
15h15 Conférence d’Aliocha Imhoff, Vers un cinéma multiperspectiviste
16h Projection du film d’Ana Vaz, Amérika : Bahia de las Flechas, 2016, 8 min.
16h15 Conférence de Dénètem Touam Bona, Art de la fugue & subversions afrodiasporiques
17h Intervention de Fabiana Ex-Souza, artiste
17h45-19h Échanges avec le public