Study on Perspective III - Le Grand Café
Study on Perspective III - Le Grand Café

Installation, dimensions variables
Production Le Grand Café – centre d’art contemporain, Saint-Nazaire

En art comme en architecture, l’espace de la grotte a toujours été un lieu d’inspiration et une invitation à rêver le monde, à le concevoir conjointement de façon mentale et physique, naturaliste et mythologique. Noémie Goudal a déjà travaillé sur ce motif qui pourrait s’interpréter comme un laboratoire tellurique lié à l’apparition de l’art et de l’image, où fiction et réalité peuvent se rencontrer. Pour l’exposition Post Atlantica, dans la petite salle du rez-de-chaussée au Grand Café, elle présente une nouvelle œuvre où la grotte tient le rôle principal, corrélé à la question du point de vue et de la perception.
Noémie Goudal revisite à cet effet le procédé de l’anamorphose, cet art de la perspective secrète : sur de grands lais de papier qui chutent du plafond vers le sol, elle met en scène les photographies déformées de cet espace, qui se recompose à partir d’un point de vue préétabli que l’artiste nous invite à retrouver. Il est donc à nouveau question de superpositions de plans et de fragmentations pour créer des perceptions inédites, déplier la vision de manière ludique, interroger notre rapport à l’espace et à notre imaginaire de l’espace, et reconsidérer plus largement la place active du spectateur.
Ici une friction nouvelle s’opère entre la machine et le regard humain, car l’image s’aligne parfaitement par le biais d’un appareil photographique, et nous vous conseillons d’en faire l’expérience en direct, mais c’est la dualité de notre regard qui semble troubler la recomposition de celle-ci. Où alors se situe la vérité de l’image, dans sa réalité physique dans l’espace d’exposition ou par sa représentation photographique ?
Le titre de cette nouvelle installation, Study on Perspective III, indique bien l’obsessionnelle recherche que l’artiste mène via ses œuvres, entre mise au point et cadrage de la réalité, entre paysage et dépaysement.

Notice basée sur le texte d’Eva Prouteau, critique d’art