Encore peu connue en France, l’œuvre de Gabriele Di Matteo, héritière de l’art conceptuel, s’offre comme une réflexion singulière et très contemporaine sur les liens entre image et peinture. Préoccupé depuis le début de son travail par les questions de la fiction et de la biographie, de la véracité des images et de leur définition, Gabriele Di Matteo travaille surtout à partir d’images trouvées, principalement des portraits, dans divers livres, journaux et imprimés, et les « traduit » en peinture et/ou en photographie. Son travail s’organise en séries autour de personnages célèbres (Mozart, Machiavel, Marconi, Borges, Duchamp, Arafat, etc.) ou totalement inconnus (le démonstrateur de Il Prestigiatore, des jumeaux, des visiteurs d’exposition, etc) qui donnent lieu à des agrandissements, des recouvrements, des (tentatives de) répétitions, des variations picturales et/ou photographiques, voire à des déclinaisons entièrement déléguées (artisans, copistes, ordinateurs, etc). En parallèle et sous un nom d’emprunt, Armando Della Vittoria, l’artiste a également publié un livre de biographies imaginaires et édité onze numéros d’une revue, E il Topo, avec divers artistes.

L’exposition du Grand Café présente plusieurs ensembles importants de l’œuvre de Gabriele Di Matteo, ainsi que les développements récents de son travail articulés autour de la figure de Georges Méliès (1861-1938), illusionniste et cinéaste français, auteur de plus de 1500 petits films, dont le Voyage dans la lune (1902), premier film de science-fiction de l’histoire du cinéma. L’exposition présentée conjointement par le Frac Bretagne au Théâtre National de Bretagne à Rennes sera quant à elle exclusivement consacrée à Méliès.